Hypnothérapeute ou Hypnologue ?
Que vous habitiez en Essonne (91), en Seine et Marne (77), dans le val de marne (94), ou d’autres départements d’ile de France, vous avez peut être remarqué que lorsque vous effectuez une recherche de praticien en hypnose sur le net, vous trouvez des libellés différents comme hypnologue ou hypnothérapeute, pour des pratiques apparemment semblables, mais qu’en est –il vraiment ? Cela peut créer de la confusion et j’ai pu constater sur le web que certaines personnes imaginent comme en médecine, qu’il y aurait d'un coté le généraliste, et de l'autre des spécialistes.
Si nous regardons de plus prêt l’étymologie, « logue » vient du Grec "Logo" qui signifie connaissance. L’hypnologue serait donc celui qui a étudié et possède des connaissances en hypnose.
Quant à l’explication du mot « thérapie », cette dernière est tout simplement relative au traitement des maladies.
Voici ce que nos cousins du Québec définissent pour le terme « hypnologue » :
" Une personne ayant étudié et expérimenté les phénomènes de la science de l'hypnose dans un but de recherche, d'évolution personnelle et d'aide à ses semblables. "
Un hypnologue serait donc celui qui utilise l’outil qu’est l’hypnose à des fins de développement personnel quand l’hypnothérapeute lui, l’utilise à des fins de guérison.
Maintenant que les choses soient claires, le droit de « guérir » est de toute façon réservé en France aux seuls professionnels de la santé reconnus par des diplômes d’état, et prétendre l’inverse serait faire de l’exercice illégal de la médecine !
Mais à y regarder de plus prêt, même utilisée à l’hopital l’hypnose est elle « thérapeutique » ? Cette dernière est utilisée à des fins de prise en charge de douleurs, de peurs, de croyances, ou plus généralement d’accompagnement. Il me semble qu’à aucun moment, cet outil n’est utilisé à des fins de « guérison », donc thérapeutique ?
Art ou thérapie ?
L’hypnose est considéré à juste titre par certains comme le plus ancien des arts. C’est l’art des anciens conteurs, ces « spielberg » du néolithique capables de vous transcender dans des récits extraordinaires de chasses aux mammouths, ou de héros aux pouvoirs surhumains. C’est l’art de la parole, capable de montrer la vie sous un autre angle… capable de faire sortir du cadre.
Hypnos (Ὕπνος), le dieu Grec frère de Thanatos, d’où nous vient ce terme, était selon la légende, capable d’endormir aussi bien les hommes que les dieux. Pour que Poséidon puisse aider les grecs, il a même endormi le grand Zeus en personne….rien que ca. Mais Hypnos selon la tradition, c’est également le gardien de la nuit, il reste éveillé quand les autres sont endormis…..belle métaphore car certains, et c’est mon cas, considèrent que l’hypnose n’endort pas, et qu’au contraire, éveille. Quelle est l’intention de Peter Weir lorsqu’il réalise son film « Le cercle des poètes disparus », ou M Keating (Robin Williams) encourage le refus du conformisme, l’épanouissement des personnalités et le goût de la liberté ? Qui ne se souvient pas de ces élèves debout sur leur table et de la fameuse maxime latine « carpe diem » ? Ce film à eu un impact énorme lors de sa sortie, combien de changements de comportements a-t-il pu provoquer ?
J’en conclue donc que l’hypnose n’est pas plus « thérapeutique » qu’un excellent film, une musique, ou l’expérience de la naissance d’un enfant. Ces expériences peuvent aisément être considérées alors comme « hypnotiques ».
Si je précise cela, c’est qu'au delà des termes Hypnologue et hypnothérapeute, certains considèrent que l’outil d’accompagnement qu’est l’hypnose, ne doit être réservé qu’aux professionnels de santé quand de l’autre coté, certains adeptes de la médecine alternative/douce considèrent qu’eux également sont en droit de l’utiliser. L’hypnose est donc prise en otage entre la médecine habilitée à faire de la thérapie, et la médecine alternative non habilitée à « guérir » légalement.
Enfermer l’hypnose sous un angle uniquement thérapeutique, demeure à mon sens une aberration. C’est comme vouloir utiliser le cinéma à la seule fin de créer des documentaires, c’est tout simplement en limiter les pouvoirs. Si l’éveil peut guérir, l’hypnose n’est pas que de l’éveil, vouloir éveiller et faire du bien est peut être plus artistique que thérapeutique.
Pour finir, je pense que si l’hypnose est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, c’est sûrement moins par les médecins qui ont tenté de l’expérimenter à des fins thérapeutiques durant des décennies, que par le coté artistique de Milton Erickson (médecin psychiatre) qui a été capable d’utiliser cet outil d’une façon différente, plus artistique, et a pu obtenir ainsi des résultats très satisfaisants et des changements sur le long terme. Il était surnommé le « mage de Phoenix », et nous pouvons considérer qu’il a contribué à faire entrer la pratique de l’hypnose dans une dimension autre que purement médicale justement. Il a obtenu tout cela en faisant appel entre autre, à un concept plutôt flou …..l’inconscient. Si pour l’instant ce concept d’inconscient est plus empirique qu’autre chose, alors de quel droit qui que ce soit devrait s’en réserver l’usufruit, homme de science ou conteur ?
La posture a son importance et je préfère donc l’art de hypnologue à l’intention de l’hypnothérapeute. L’éveil et le changement tiennent à peu de choses parfois, il suffit de « toucher l’âme » et comme le dirait cyrano : « je vous préviens cher Mirmidon, qu’à la fin de l’envoi, je touche ».