Biofeedback par IRM
C’est lors d’une emission sur France Culture que Denis Le Bihan, directeur de Neurospin (associé entre autre aux unités de recherche du service Hospitalier Frederic Joliot (SHFJ) dans l’essonne, et le MIRCen dans les hauts de seine) a relaté des expériences publiés dans différentes revues scientifiques, et a déclaré : “Mais le cerveau peut aussi se soigner lui-même”.
Pour faire court, l’une des expérience amenant à ce résultat a consisté à installer dans un appareil d’IRM fonctionnelle (IRMf), un patient souffrant de douleurs chroniques. Un lien a ensuite été créé entre la zone du cerveau relative à la douleur, et une image artificielle d’une flamme de bougie qui est projetée devant le patient. Si la douleur venait à augmenter, la taille de la flamme en ferait de même, et inversement pour la diminution. Le patient est simplement invité sans explication précise à faire baisser la hauteur de la flamme en se concentrant dessus, et ce jusqu’à l’éteindre. Les patients arrivent donc à faire baisser la hauteur de la flamme et par la même occasion le niveau de leur douleur. Encore mieux, une fois sorti de l’IRM ils restent capables de contrôler leur niveau de douleur.
L’expérience a été encore plus spectaculaire sur des patients déprimés chroniques. Dans ce cas, la région du cerveau qui est choisie est celle du plaisir, et ils doivent à l’inverse de la douleur, tenter d’augmenter la hauteur de la flamme sur l’image qui leur est présentée. Denis Le Bihan précise dans son ouvrage intitulé "Le cerveau de cristal" : “Là encore, le résultat fut remarquable, certains patients sortant complètement de leur dépression après l’examen IRMf, et ne prenant plus aucune médication”,
Attention car il ne faut pas faire naître des espoirs démesurés ou prématurés. Comme le chercheur le précise :“Il reste encore beaucoup à faire pour mieux cerner cette méthode de biofeedback, (mesurer) son efficacité à long terme, et préciser quels patients peuvent en bénéficier (certainement pas tous)”. Selon lui : “Cette approche n’est pas encore totalement validée, mais son potentiel est énorme ».
Cette expérience de biofeedback de Neurospin démontre qu’une relation entre volonté psychologique (imaginaire) et effet physiquement quantifiable est possible.
Qui n’a pas rêvé de course à pied et ne s’est pas réveillé avec un rythme cardiaque accéléré ? Qui n’a pas eu des rêves extrêmement joyeux ou tristes et ne s’est pas surpris à rire ou à pleurer réellement ? Notre imaginaire à cette capacité de créer de la réalité « palpable » (cf. placébo). Quel plaisir de constater que ces réalités spirituelles commencent à être explorées par la science. Je suis néanmoins pressé de découvrir les résultats sur les patients aux croyances limitantes, persuadés qu’ils n’ont pas la capacité d’agir sur la bougie...:) De là à penser que l’hypnose est à l’aube de la sortie de l’empirisme il n’y a qu’un pas à faire
« Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas » (André Malraux)
Sources ayant inspiré cet article :
- http://blog.slate.fr/globule-et-telescope/2012/10/12/le-cerveau-peut-se-soigner-tout-seul/
- http://www.franceculture.fr/emission-science-publique-comment-fonctionnent-nos-neurones-2012-10-12